Réparation bâtiments anciens

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Procéder à la réparation des bâtiments anciens nécessite quelques précautions et l’application de méthodes particulières. Nous vous expliquons donc pourquoi les méthodes traditionnelles ne sont pas toujours efficaces, quelles sont les méthodes à appliquer et les critères de choix.

Pourquoi des fissures sur les bâtiments anciens ?

Les bâtiments anciens présentent des modes constructifs particuliers. Autrement dit, ils ont été construit d’un façon particulière et bien différente de ce qui se fait actuellement. 

Les constructions récentes sont construites d’une façon rigide (présence de chaînages verticaux et horizontaux), ce qui fait qu’un mouvement en un point génère tout un système de tensions sur l’ensemble de la structure. Ces tensions sont reprises par les chaînages jusqu’à rupture des matériaux. C’est à cet instant que la fissuration se développe. Il faut alors traiter la cause du mouvement, les éventuels défauts de chaînage puis rétablir le monolithisme de l’ouvrage.

Sur le bâtiment ancien, on a peu ou pas de fondations, des planchers généralement en bois qui « travaillent » au fil des âges et des modifications. Les chaînages sont généralement absents ou réduits à des chaînages d’angles. Les bâtiments anciens sont des constructions hétérogènes, il est donc évident qu’elles ne doivent pas être traitées de la même façon qu’un bâtiment récent qui est très homogène et standardisé.

Les fissures sur les bâtiments anciens naissent parfois à cause de tensions liées à un mouvement de la structure. Mais ces bâtiments développent également cette pathologie lorsqu’ils subissent des infiltrations ou des fléchissements / rotations de planchers. Des défauts d’entretien ou des travaux de rénovation non adaptés peuvent également être à l’origine de fissures.

Pour en savoir plus, lisez notre article « Fissures des maisons anciennes : Tout comprendre » 

Réparation des bâtiments anciens par les méthodes classiques

Les méthodes classiques utilisées consistent généralement à effectuer un confortement des fondations. Les trois méthodes les plus utilisées sont :

  • la mise en place de micropieux.
  • la reprise en sous-oeuvre par plots béton ou longrines.
  • l’injection de résines expansives.

 

Ces modes de confortement peuvent s’appliquer dans le cadre de réparations de bâtiments anciens. Cependant, pour les raisons expliquées avant, elle ne sont généralement pas pleinement efficaces puisque non adaptées à la réparation des bâtiments anciens.

Les méthodes de réparations adaptées aux bâtiments anciens

Une fois que l’expert a établi le diagnostic de l’origine des fissures, il sera à même de vous préconiser les bons modes de confortement. En fonction des causes des désordres, il pourra vous préconiser plusieurs de ces modes de réparation. On peut les séparer en deux grandes catégories :

  • les réparations pour contre-venter / stabiliser les murs.
  • les réparations pour réparer les points particulièrement endommagés.

 

Réparation des bâtiments anciens par contre-ventement

Trois grandes méthodes existent pour réaliser le contre-ventement ou la stabilisation de la structure :

  • La mise en place de tirants et clés de tirants. Utilisé pour renforcer, contre-venter ou consolider les murs périphériques, le tirant est un barre métallique qui sera ancrée dans deux murs opposés. Pour assurer un appui du tirant contre la maçonnerie, on positionnera une clé à chaque extrémité. Ce sont les croix ou pièces en fer forgé qu’on rencontre sur certaines maisons ou immeubles anciens. Elles sont généralement en forme de X, S, double S, Y ou T.
  • Le ceinturage du bâtiment. Il s’agit de créer un chaînage périphérique ceinturant la maison. Généralement positionné en partie en pied d’ouvrage, au niveau des planchers ou de l’arase du bâtiment, la ceinture nécessite de lourds travaux.
  • La mise en place de jambes de force. Cette option peut être envisagée si un mur présente un important dévers et que la mise en place de tirant n’est pas possible ou recommandée. Le dimensionnement de la jambe de force doit-être réalisée selon des règles strictes.

Reprise des bâtiments anciens sur les points particuliers

 On peut citer, en particulier :

  • Le confortement par mise en place d’inserts terre cuite. Dans des constructions en terre crue comme le pisé, il est parfois nécessaire de rigidifier certaines zones fissurées en procédant à la mise en place d’inserts. Ceux-ci devant être rigides et de même nature que le matériau constituant le mur. La terre cuite est donc toute indiquée.
  • Le remplacement de certaines pierres ou pièces de bois. Lorsque certaines pièces sont trop endommagées (pierres victimes de la pollution ou du gel ou bien bois attaqués par des insectes xylophages ou de la pourriture) il devient nécessaire de les remplacer.
  • La reprise des joints hourdés. Les joints peuvent s’altérer avec le temps et l’influence d’agent agressifs (pluies, pollution, etc). Pour rendre à un ouvrage sa rigidité il est parfois nécessaire de réparer les joints.
  • La purge des revêtements intérieurs et/ou extérieurs. Certains matériaux anciens (pierre, pisé, mâchefer, bois) ne supportent pas les revêtements modernes (enduit au ciment, peinture acrylique, etc). Il convient, pour assurer leur sauvegarde, de retirer ces revêtements pour les remplacer par des matériaux plus adaptés.
  • Le renforcement de certaines pièces de charpente ou de plancher. Lorsque des pièces de bois sont trop endommagées ou déformées (attaque de xylophages ou de pourriture) il devient nécessaire de les remplacer.

Les critères de choix

Pour faire le bon choix de mode de réparation d’un bâtiment ancien, il faut tout d’abord réaliser un bilan technique qui va s’intéresser à plusieurs aspects :

  • Tout d’abord, il faut considérer l’état actuel du bien: l’étendue des désordres, leurs localisations et leur évolution dans le temps.
  • Cette inspection technique doit également permettre de déterminer le mode constructif du bâtiment: quels sont les matériaux utilisés, comment les liaisons entre matériaux sont opérées, etc…
  • Il faut également se documenter sur l’histoire du bâti (les travaux, les événements climatiques, les aménagements, etc) afin d’établir une chronologie de l’évolution du bien.
  • L’étude de l’environnement du bien est également importante.
  • La toponymie peut apporter des indices intéressant pour comprendre l’origine de certaines pathologies.

Lorsque cette étude complète aura été réalisée, le diagnostic précis des pathologies rencontrées et les modes de confortement pourront être élaborés. La prise en compte des enjeux financiers et structurels des travaux de réparation permettra d’affiner les réflexions. Enfin, des préconisations précises de travaux de réparation pourront être établies et suivies.

Pour réaliser cette étude technique, il est préférable de faire appel à un expert fissure qui aura une parfaite connaissance du bâti ancien. La maîtrise des méthodes d’investigations et des techniques de confortement assurera une réussite des travaux de réparation.